Vers un espace européen de l’apprentissage ?

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Le gouvernement compte profiter de la présidence française du Conseil de l’Union européenne pour encourager le développement de l’apprentissage au niveau européen et favoriser la mobilité des apprentis dans le cadre du programme Erasmus+.

Une première réunion multipartite

Le 20 janvier dernier s’est tenue une réunion de ministres du Travail de plusieurs pays européens avec des entreprises, des réseaux de CFA et des institutionnels, à l’occasion de la conférence ministérielle organisée dans la cadre de la présidence française de l’UE. Ce moment d’échanges sur les bonnes pratiques et les freins à lever devrait être le préambule à un plan d’action ambitieux.

Intégrer pleinement l’apprentissage au dispositif Erasmus

L’objectif de l’exécutif français, et en particulier de la ministre du Travail Élisabeth Borne, est d’intégrer pleinement l’apprentissage dans le programme de mobilité internationale Erasmus. Pour ce faire, elle souhaite structurer les réseaux européens et renforcer l’accompagnement, notamment avec les référents mobilité. Pour appuyer cette volonté, le dispositif Erasmus+ devrait être augmenté de 80% sur la période 2021-2027, pour atteindre 26,2 milliards d’euros dont 21,5% spécifiquement destinés à la formation professionnelle.

Lever les freins à la mobilité des apprentis

Malgré les atouts de l’apprentissage, constamment mis en avant par le gouvernement français, la mobilité des apprentis au sein de l’Union européenne ne décolle pas, et seuls 3 à 4% des apprentis européens en bénéficie. En France, alors que les pouvoirs publics soutiennent le développement de l’apprentissage en Erasmus, le nombre de bénéficiaires restent encore très limité.

Pour le Cedefop (Centre européen pour le développement de la formation professionnelle), l’apprentissage pâtit au niveau européen du manque d’harmonie entre les cadres juridiques des contrats de travail et des statuts de l’apprenti dans les différent pays membres de l’UE.

Cet état de fait contraint les entreprises à s’accorder entre elles et les centres de formation manquent de connaissances et de ressources pour encourager la mobilité des apprentis. Plusieurs ministres du Travail européens invités à la conférence ont d’ailleurs témoigné de ces difficultés et de la nécessité d’harmoniser les conditions de mobilité, de créer des partenariats et de mettre en place la reconnaissance internationale de cette expérience.

La conférence ministérielle a été l’occasion de mettre en avant certaines initiatives allant dans ce sens, comme le certification de reconnaissance Europass, le forum EfVET ou la plateforme digitale EuroApp Mobility.