Apprentissage : des restrictions budgétaires en perspective

Apprentissage : des restrictions budgétaires en perspective
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Face à un déficit public avoisinant les 6% du PIB, le gouvernement poursuit ses objectifs de réduction des dépenses publiques. Après avoir diminué les aides à l’embauche d’apprentis en janvier 2025, le ministère du Travail envisage désormais de nouvelles mesures d’économies ciblant directement les centres de formation d’apprentis (CFA).

Des coupes budgétaires en perspective

Selon une information du journal Les Échos, l’État envisagerait une réduction de 300 millions d’euros des subventions versées aux CFA. Ces subventions, qui prennent la forme de niveaux de prise en charge (NPEC) des frais de formation par les OPCO, sont attribuées par France Compétences au titre de chaque contrat signé en fonction du diplôme préparé.

Plusieurs mesures sont envisagées par le gouvernement pour réaliser ces économies :

  • Une baisse de 25% pour les formations à distance
  • Un reste à charge de 750 euros pour les employeurs recrutant des étudiants en alternance à bac+3 et plus
  • Une coupe uniforme de 300 euros sur chaque aide versée aux CFA, quel que soit le diplôme concerné

Pour justifier cette mesure d’économie, le ministère met en balance les dépenses de communication des organismes de formation qui s’élèvent en moyenne à 600 euros annuels par apprenti.

« Tolérance zéro » face aux dérives et focus sur la qualité

La ministre du Travail et de l’Emploi a par ailleurs insisté, lors des 20e Rencontres sénatoriales de l’apprentissage organisées le 10 avril dernier, sur la nécessité de « garantir la qualité des formations« .

Face aux dérives constatées, notamment de certains organismes privés peu soucieux de la qualité pédagogique de leurs formations, Astrid Panosyan-Bouvet affiche une position ferme de « tolérance zéro face aux fraudeurs« . Elle envisage une « remise à plat de la certification Qualiopi« , qui pourrait intégrer de nouveaux indicateurs comme le taux d’insertion professionnelle ou les taux de rupture des contrats.

Un équilibre délicat à trouver

Alors que l’apprentissage a connu un essor considérable depuis la loi « Avenir professionnel » de 2018, passant de 400 000 à près d’un million de contrats en 2024, le gouvernement se trouve face à un défi majeur : comment maintenir l’attractivité du dispositif tout en assurant sa soutenabilité financière ?

Ces annonces suscitent justement de vives inquiétudes parmi les fédérations professionnelles. Elles craignent que ces baisses de financement ne pénalisent particulièrement les TPE et PME, tout en limitant l’accès aux formations en alternance pour les jeunes, notamment dans les cursus post-bac.

Crédits photo : Mangostar, AdobeStock