La monétisation du CPF reportée à l’automne 2019 ?

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C’était une des mesures-phares de la loi « Avenir professionnel » votée cet été par le Parlement : la monétisation du Compte personnel de formation (CPF) ne sera finalement pas mise en œuvre avant l’automne prochain, selon un article récemment publié par leparisien.fr. Initialement prévue pour être appliquée dès le 1er janvier 2019, la réforme serait donc repoussée pour permettre la mise en place de tous les outils nécessaires, dont l’application mobile qui l’accompagne.

Quelles conséquences pour les professionnels et pour les salariés ?

D’après les sources du quotidien au ministère du Travail, rien ne changera dans la pratique au 1er janvier 2019. Les anciennes règles resteront donc en vigueur jusqu’à l’automne 2019. Les salariés souhaitant suivre une formation en utilisant leur CPF devront donc toujours s’adresser à leur employeur ou leur DRH.

En revanche, les professionnels de la formation ne chômeront pas d’ici cette date fatidique. Les organismes publics de la formation doivent fusionner en un seul, France Compétences, créé par la loi « Avenir professionnel ». Les 20 Opca existant seront eux regroupés en 11 Opco, ce qui ne va pas sans enjeux. Enfin, l’argent de la formation professionnelle doit être transféré à la Caisse des dépôts et consignations qui est chargé de convertir le CPF en euros et de payer les formations des bénéficiaires.

La monétisation du CPF, une réforme attendue par certains et redoutés par d’autres

L’un des objectifs annoncés de la monétisation du CPF est de simplifier l’accès aux formations pour les salariés. Ceux-ci pourront consulter toute l’offre disponible sur l’application dédiée, et n’auront plus besoin de passer par leur employeur pour suivre une formation.

Mais de nombreuses organisations redoutent les effets « pervers » de sa mise en œuvre. Pour l’ANDRH (Association nationale des directeurs de ressources humaines), ce dispositif crée un risque de déresponsabilisation des entreprises en matière de formation de leurs salariés. Pour les syndicats, une inégalité d’accès risque d’apparaître, car les formations devront souvent être suivies sur le temps de repos des salariés et non plus sur le temps de travail, comme cela était le cas avec le DIF (Droit individuel à la formation).