Moral en chute libre chez les chefs d’entreprise

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Les résultats de la dernière consultation OpinionWay sont éloquents : l’indicateur mesurant l’optimisme des chefs d’entreprise est en chute libre, et perd 33 points en un mois. L’enquête réalisée pour CCI France/La Tribune/Europe 1 montre que l’optimisme des dirigeants est au plus bas depuis l’arrivée au pouvoir du président de la République Emmanuel Macron. Cet effondrement traduit l’érosion de la confiance des patrons dans l’économie française, alors que la croissance a perdu du terrain en début d’année et que le climat social tendu inquiète le patronat.

Les chefs de petites entreprises particulièrement inquiets

L’indice d’optimisme des chefs d’entreprise est à 92 points en novembre, contre 125 en octobre. Cet effondrement est particulièrement notable pour les entreprises de 1 à 9 salariés, chez qui il passe de 125 à 90 points. Concernant l’appréciation de la situation actuelle, ils ne sont plus que 47% à répondre « c’est très bien en ce moment », contre 56% en octobre. Quand à la réponse « c’était mieux hier », elle passe de 31% à 37%.

Concernant l’avenir, la baisse de l’optimisme envers les perspectives des douze prochains mois est également éloquente. La confiance des dirigeants pour les projections de leur propre entreprise perd ainsi 15 points et se retrouve à 67%. Leur vision de l’économie française est encore plus touchée, puis qu’ils ne sont plus que 35% à être confiants, contre 54% le mois dernier. Enfin, la confiance dans l’économie mondiale perd 23 points, passant de 57% à 34%.

Les taxes énergétiques n’inquiètent pas les patrons

Alors que le débat sur la fiscalité écologique bat son plein, les chefs d’entreprise ne s’inquiètent pas trop de la hausse des taxes énergétiques. Ils sont ainsi 65% à considérer que l’impact de cette hausse sur les coûts de production sera « très faible » (31%) ou « assez faible » (34%). Seuls d’entre eux 34% craignent un impact « assez fort » ou « très fort ». Les premiers concernés ne semblent donc pas considérer que la fiscalité environnementale pèse sur la compétitivité-prix des entreprises.

Très peu de mesures écologiques

Alors que la COP 24 aura bientôt lieu, l’institut de sondage a interrogé les chefs d’entreprise sur les mesures écologiques instaurées dans leur société. Les résultats sont accablants : seuls 5% d’entre eux disent avoir pris au moins deux mesures en ce sens. 50% d’entre eux n’ont rien fait du tout, et 45% n’ont engagé qu’une seule mesure.

La gestion des déchets est la mesure la plus communément instaurée : 48% des dirigeants disent avoir agi en faveur de la réduction ou de l’optimisation de la gestion de leurs déchets. Seuls 6%, en revanche, déclarent avoir recours aux énergies renouvelables.