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Le Céreq s’est penché sur la question de la mobilité professionnelle des actifs. En cette période de crise économique aux impacts durables sur certains secteurs d’activité, les dispositifs destinés à accompagner les salariés contraints de se reconvertir se multiplient, et l’organisme dresse le constat de l’insuffisance de ces mesures, notamment pour les salariés les moins qualifiés. Le centre d’études propose des pistes pour mieux anticiper et préparer les reconversions et construire un véritable système de gestion des transitions professionnelles.
Des dispositifs d’accompagnement enrichis mais encore inégaux
Certains secteurs d’activité, comme l’aéronautique, seront très probablement touchés de manière durable par la crise économique actuelle. Des plans de restructuration impliquant la reconversion de nombreux salariés sont d’ailleurs en cours d’élaboration ou d’application, dont certains s’appuient par exemple sur le dispositif « Transitions collectives » .
Certes, la France dispose, outre ce dernier, d’un outillage façonné par près de 50 ans de dispositifs créés pour accompagner les actifs dans leur reconversion professionnelle, qui s’appuient sur l’action conjointe des entreprises, des structures d’accompagnement et des organismes de formation à l’échelle des territoires.
Pourtant, les salariés occupant des emplois peu ou pas qualifiés restent la principale variable d’ajustement des restructurations économiques. Même avec des dispositifs qui leur sont spécifiquement destinés, ces salariés ont toujours des difficultés à être moteurs dans la construction de leur trajectoire, alors que c’est l’objectif initial de ces dispositifs.
4 leviers pour améliorer les dispositifs de reconversion professionnelle existants
Alors que la négociation d’entreprise reste assez faible en matière de formation, c’est au niveau des branches professionnelles que l’on peut envisager une perspective d’appropriation plus complète de l’enjeu d’une meilleure gestion des transitions professionnelles. Le Céreq invite ainsi les Opco à engager les branches qui les composent dans une dynamique fédérative sur ce sujet.
Le centre d’études souligne en effet dans sa revue que les salariés les moins qualifiés sont plus souvent que les autres « bloqués » dans leur parcours et qu’ils ont moins accès aux formations.
Pour améliorer les dispositifs d’accompagnement, les chercheurs du Céreq proposent d’agir sur 4 leviers principaux :
- baliser les parcours en les adossant à l’activité de travail ;
- accompagner les individus dans la construction de leur parcours ;
- assurer la sécurisation des parcours par des mobilités qualifiantes ;
- mettre en cohérence gestion des mobilités et système de certifications.
En conclusion, les auteurs soulignent la nécessaire mobilisation des acteurs du système de formation, car les individus les plus fragilisés sont aussi les plus dépendants des choix stratégiques des entreprises qui les emploient.
Consultez le rapport d’étude complet dans le numéro 405 de la revue Bref ici.