Les titres professionnels attirent toujours plus de candidats

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Dans le numéro 367 de son Bulletin de recherches formation-emploi, le Céreq s’est penché sur les titres professionnels délivrés par le ministère du Travail. Encore relativement méconnus, ces titres sont pourtant de plus en plus attractifs et attirent un nombre croissant de candidats. L’enquête du Céreq, menée auprès d’entreprises et de différents acteurs privés et institutionnels du marché de la formation et de l’emploi, permet d’éclairer la manière dont sont perçues ces certifications.

Un nombre de diplômés multiplié par deux en 10 ans

Le nombre de certifiés de titres professionnels a plus que doublé en dix ans. En 2017, les trois quart des 183 000 candidats au titre, en grande majorité des demandeurs d’emploi, l’ont obtenu. 69 % des certifiés ont trouvé un emploi six mois après son obtention.

Ce succès croissant est en grande partie dû aux avantages que les titres professionnels procurent en termes d’accès à l’emploi. Ils sont également reconnus pour leur ingénierie évolutive et modulaire basée sur des CCP (Certifications de compétences professionnelles), précurseurs des blocs de compétences.

Les certifications du ministère du Travail représentent plus de 250 titres, régulièrement actualisés, qui couvrent un large éventail de métiers, même s’ils sont relativement concentrés sur les spécialités tertiaires. Les formations aux titres professionnels vont du niveau V au niveau II.

Un succès contrebalancé par un déficit d’image

Malgré ces sérieux atouts pour l’emploi, les titres professionnels souffrent encore d’un déficit d’image, d’un manque de visibilité de l’offre et d’une trop faible visibilité auprès des usagers. Ils sont souvent associés aux demandeurs d’emploi et restent méconnus des autres publics (salariés, jeunes sans diplôme, etc) ou des acteurs économiques.

Ils sont aussi mal connus des acteurs de la formation ou des intermédiaires du marché du travail, ce qui est plus surprenant. Quant aux recruteurs, ils disent avoir des difficultés à identifier les certifications, et notamment à dissocier les titres professionnels des diplômes.

Les titres professionnels se rencontrent donc peu dans les plans de formation continue des entreprises enquêtées. Le recours aux titres s’effectue souvent dans le cadre de contrats aidés (contrat de professionnalisation, contrat de professionnalisation intérimaire, etc.) accompagnant les reconversions professionnelles en vue d’une mobilité externe.

Vers de nouveaux publics grâce à l’apprentissage ?

Afin d’encourager le recours aux titres professionnels, la réglementation a étendu leur préparation à la voie de l’apprentissage, en plus de celles de la formation continue et de la VAE (Validation des acquis de l’expérience). Avec l’ouverture de CFA aux publics postscolaires, les plus concernés par ces titres, une mixité accrue des publics et un décloisonnement des parcours sont attendus. Cette mesure devrait offrir plus de possibilités de formation aux jeunes sortis de l’école sans qualification ou seulement titulaires d’un niveau V.

Téléchargez le Bulletin de recherches formation-emploi du Céreq ici.