Getting your Trinity Audio player ready...
|
L’aide exceptionnelle pour les entreprises qui recrutent en contrat d’apprentissage est reconduite en 2025, mais son montant va fortement diminuer, surtout pour les entreprises de plus de 250 salariés.
Cette nouvelle prime à l’embauche d’un apprenti doit faire l’objet d’un décret qui devrait être publié « courant janvier » après saisine de la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP).
Pour rappel, cette aide exceptionnelle pour 2025 ne remplace pas l’aide unique à l’embauche d’un apprenti qui reste toujours en vigueur.
Le montant de l’aide au recrutement varie suivant la taille de l’entreprise
Le nouveau dispositif voulu par le gouvernement en 2025 introduit une modulation des aides financières en fonction de la taille des entreprises.
Le montant de l’aide financière pour les employeurs d’apprentis est désormais le suivant :
- 5 000 € pour les entreprises de moins de 250 salariés
- 2 000 € pour les entreprises de 250 salariés et plus
- 6 000 € pour l’embauche d’un apprenti en situation de handicap, cumulables avec les autres aides dédiées
Pour bénéficier de l’aide, les entreprises de 250 salariés et plus restent soumises aux mêmes conditions que précédemment, notamment le respect d’un quota d’alternants minimum dans leur effectif global.
Par ailleurs, une attention particulière est portée à l’inclusion des personnes en situation de handicap avec un maintien du montant de l’aide qui reste cumulable avec les autres dispositifs spécifiques destinés à favoriser leur insertion professionnelle.
Quels niveaux de formation sont couverts par l’aide en 2025 ?
L’aide à l’apprentissage couvre toujours en 2025 l’ensemble des formations dispensées en apprentissage, du niveau CAP jusqu’au master (bac +5 ou RNCP niveau 7).
Le gouvernement fait ainsi le choix de maintenir le soutien à tous les niveaux de formation, dans le but de « [poursuivre] la valorisation de cette voie d’excellence qui favorise l’insertion professionnelle des jeunes » dixit le nouveau ministre du Travail et de l’Emploi.
Un contexte budgétaire contraignant qui inquiète le secteur
Cette évolution du dispositif s’inscrit dans un contexte de maîtrise des finances publiques. Le coût du soutien à l’apprentissage a plus que doublé entre 2018 et 2021, dépassant les 20 milliards d’euros annuels selon France Compétences. Le projet de budget 2025 (qui n’a pas été approuvé) prévoyait de réaliser 1,2 milliard d’euros d’économies sur ces aides.
Cette réforme suscite certaines préoccupations chez les acteurs de la formation. Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CPME, exprime lui un soulagement mesuré : « Le choix qui a été fait de limiter la baisse permettra de sauvegarder l’apprentissage dans les PME. » Néanmoins, des interrogations persistent quant à l’impact potentiel sur le nombre de contrats, particulièrement dans les grandes entreprises.
Cette réforme marque un tournant dans la politique de soutien à l’apprentissage en cherchant à concilier des impératifs budgétaires avec la nécessité de maintenir cette voie de formation attractive pour les entreprises et les jeunes. L’enjeu est désormais de préserver la dynamique positive observée ces dernières années tout en assurant la pérennité du dispositif.
Crédits photo : Charnchai saeheng, AdodeStock