Les régions s’engagent pour soutenir les jeunes face à la crise

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Les régions se saisissent pleinement de leurs compétences dans l’éducation et la formation pour accompagner tous les jeunes face à la crise sanitaire, économique et sociale : c’est le message qu’ont délivré François Bonneau, président délégué de Régions de France, et Kamel Chibli, président de la commission Éducation, lors d’une conférence de presse le 16 septembre 2020.

Les régions restent engagées pour l’apprentissage

Cette année 2020 est la première année de mise en œuvre du nouveau système de financement de l’apprentissage. Fondé sur la liberté d’installation et un financement à l’apprenti, le système que les régions avaient combattu, démontre aujourd’hui selon François Bonneau qu’il ne répond pas aux attentes en temps de crise : “nous ne sommes pas dans une approche revancharde, mais nous voulons que l’apprentissage ne pâtisse pas de la crise”, a expliqué le président délégué de Régions de France. “Nous avons dit très clairement au gouvernement que ce n’est pas parce qu’on reconnaît une erreur qu’on se dégrade. Nous sommes complètement disponibles pour rediscuter de la place des régions dans l’apprentissage de demain. C’est au niveau des régions qu’on met les acteurs en réseau. Il faut avoir un coup d’avance, anticiper sur les secteurs essentiels pour la reprise demain”.

Face aux inquiétudes sur le recrutement d’apprentis, en particulier dans les PME, les régions appellent l’État à développer des solutions supplémentaires aux aides exceptionnelles aux employeurs d’apprentis et aux CFA.  En particulier, il leur paraît essentiel de faciliter les passerelles permettant à des apprentis de poursuivre leur formation de manière sécurisée et pérenne en l’absence prolongée de contrat. Les régions proposent aussi, pour les jeunes mineurs en rupture ou en recherche de contrat, de faciliter leur réorientation vers un parcours professionnel sous statut scolaire où les bourses sont notamment possibles. Pour les jeunes plus âgés, elle souhaite faciliter le passage en statut de stagiaire de la formation professionnelle.

Enfin, face au risque d’une forte chute des offres d’apprentissage, les régions demandent un pilotage et un suivi régulier par l’ensemble des acteurs au niveau régional. Ceci doit à leurs yeux participer in fine d’une forme de régulation concertée de l’offre de formation dans un contexte très difficile et mouvant.

Plan de relance : pour une application régionalisée

Interrogé sur le volet formation du plan de relance, François Bonneau a plaidé pour une mise en œuvre confiée aux régions, en articulation avec Pôle emploi. “Nous demandons très clairement que la mise en œuvre territoriale nous soit confiée”, a-t-il dit. “Faisons en sorte que les annonces de l’État s’incarnent très vite sur chaque territoire. (…) Sinon on ne sortira pas de la crise”.

Sur ce sujet, mais aussi sur les contrats de plan État-régions, les présidents de régions ont rendez-vous le 28 septembre prochain avec le Premier ministre Jean Castex, après l’accord de méthode signé le 30 juillet 2020. Dans tous les domaines, les régions souhaitent aller “plus loin et plus vite”, a résumé François Bonneau.  “On ne doit pas penser que les solutions pour avancer, c’est plus de concentration et moins de décentralisation. Les solutions verticales, technocratiques ne fonctionnent plus. Demain s’invente sur les territoires”.

Lors de sa conférence de presse, le président de Régions de France a également évoqué la lutte contre le décrochage, les politiques d’investissement dans les lycées et le développement du numérique.